L’histoire du sulky

Le sulky, c’est cet engin étrange, cette espèce de petite chariote monoplace que l’on attelle à l’arrière des chevaux lors des courses de trot attelé. On y installe un driver quelques dizaines de centimètres à peine derrière l’arrière-train de l’étalon, qui pilotera ce dernier grâce à des rênes. Mais d’où vient-il ?

Origines et évolution

Le « sulky » est un terme anglais dont personne ne s’est véritablement accordé pour statuer sur une traduction française. C’est quelque chose entre le chariot, la calèche ou la charrette, qui, à défaut d’avoir trouvé son équivalent dans la langue de Molière, est entrée dans celle-ci en conservant sa forme originelle.

Les premières versions du sulky, observées vers la fin du XVIIIe siècle aux Etats-Unis, n’étaient au départ pas destinées aux courses hippiques. Les sulkies étaient alors plébiscités par des classes aisées qui délaissaient peu à peu les diligences et qui n’avaient pas encore à disposition les véhicules à moteur.

Bientôt, les organisateurs de courses de trot, dont le succès allait croissant à cette époque, s’approprièrent progressivement le concept et le firent évoluer pour créer de nouvelles catégories sportives.

La version moderne du sulky, asymétrique, ne verra réellement le jour qu’à la fin du XIXe siècle en Australie. Très vite, son avènement permettra à bon nombre de records d’être pulvérisés aux Etats-Unis. D’autres versions du sulky feront date comme sa version « mono brancard », émergeant un siècle plus tard en Australie et aux Etats-Unis, mais rapidement interdite par les sociétés de trop pour cause de non-respect des règles de la définition même du sulky. En effet, ces dernières stipulent qu’un sulky doit se présenter sous la forme d’« un véhicule à deux brancards séparés et fixés de chaque côté du cheval ».

Bien que largement utilisé par les sulkies à deux trotteurs pendant quelques décennies, ce sulky mono brancard disparaîtra des champs de courses dans les années 2000.

La modernisation des sulkies

Après avoir longtemps été conçus en bois puis en acier, les sulkies de course les plus performants sont désormais intégralement réalisés en carbone, jusqu’à leurs roues. Les fabricants spécialisés ont recours à des technologies de pointe afin d’améliorer leur pénétration dans l’air, de diminuer au maximum les frottements des roues et d’optimiser chaque rouage et autres détails susceptibles de glaner quelques dixièmes de secondes à l’arrivée. On parvient donc à obtenir des sulkies extrêmement légers (pas plus de 15kilos) et aérodynamiques, dont le prix s’est forcément envolé, avoisinant désormais les 8000 euros.

Ces investissements n’ont rien de superflus puisqu’il est de notoriété publique dans le monde des drivers que, d’un sulky à un autre, l’écart à l’arrivé peut être de 2 à 3 secondes, soit plusieurs dizaines de mètres et quelques milliers d’euros de gains de différence !